1984-1986 47000 Km |
Alfetta 2000 GTV Delta |
6027 HL 94 |
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© LMD |
Printemps
1984. Pas
évident à trouver une alfa GTV delta,
homologuée en tant que "modèle élaboré" et
peu diffusée, mais c'est celle là que je voulais, faute d'avoir
déniché un coupé 1600
Zagato. La troisième petite annonce sera la bonne, avec la
respectabilité du concessionnaire Mercedes COMO comme garantie. Un GTV
delta rouge de Novembre 1980, 68000 Km, en livrée d'origine i.e. intérieur
Recaro, échappement Sebring, jantes Autodelta et kit
carrosserie.
Tellement propre qu'on l'aurait crue neuve. Et en plus elle tournait comme
une horloge. En dépit de l'incroyable galère qu'elle a été pendant près de 42000 Km, c'est avec une certaine nostalgie que je l'ai revendue en Janvier 1987 : virus alfa ? Laissée en Dépôt-vente chez Fernand, elle a trouvé un dernier fanatique qui l'a achevée en une semaine, une bielle ayant traversé le bloc moteur... |
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Tourisme |
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Finie la N12 pour Paris Mayenne, l'autoroute est ouverte. Début des trajets express, en taquinant le 220 compteur dans les descentes (l'auto était homologuée pour 207,6). Afin que les passagers profitent bien des performances de l'engin, Alfa avait dessiné un tableau de bord central. Sans doute moins intentionnel, les turbulences générées à l'arrière de la voiture fournissent un excellent moyen de passer incognito. Aucune vacances d'été avec la delta, car à cette époque nous écumions régulièrement les Canaries. Un triste voyage à Bordeaux pour les obsèques de Mamie, en Février 1986. |
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The JM touch |
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Peu de chose, à part le montage de la radio. Les hauts parleurs 3 voies récupérés du 2000 GTV sont cette fois nettement plus faciles à poser grâce au hayon arrière. A noter la subtilité de l'ingénierie italienne qui annule tout l'intérêt de ce hayon en l'affublant d'un vérin central qui relève la plage arrière (non démontable) dés qu'on ouvre : impossible de charger un objet long dans l'habitacle. Montage d'une antenne de toit (amplifiée), d'un feu anti-brouillard arrière et, bien sur, du klaxon à compresseur. Pour voir loin la nuit, plutôt que de poser des longues portées, je monte des ampoules 100 W (non homologuées sur route). |
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Leçons avancées de mécanique |
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Attention, galère : côté mains dans le cambouis, la précédente 2000 GTV était une aimable mise en bouche. Si ,de base, le 2 litres Alfa s'avère robuste et fiable, cette version poussée (+ 18 ch DIN) est devenue caractérielle, avec une plage d'utilisation catapultée entre 5000 et 6500 tours (au lieu de 4000/5300) et un couple en diminution. Ce comportement vilainement pointu est du au montage d’arbres à cames à levée haute, avec un diagramme très croisé. Avec une mécanique rageuse et la sonorité du pot Sebring, comment ne pas tirer dessus en permanence ? Impossible. Bilan des courses, au moins deux joints de culasse grillés. Plus grave, les compressions s'évanouissent rapidement. Une seule solution alors, refaire la segmentation complète. Tant que l'équipage mobile est déposé, j'en profite pour changer les coussinets de bielles et de vilebrequin. Hélas, lors du remontage, j'oublie une toute petite pièce dont, pourtant, je connaissais bien l'importance : le maillon central de chaîne de distribution. Ce qui devait arriver est donc arrivé et la chaîne a cassé net à la première montée en zone rouge, à la fin d'un soigneux rodage. Retour sur le métier pour une réfection complète de la culasse, avec surfaçage et remplacement des guides et des soupapes. Malgré ça, la consommation d'huile reste fabuleuse, avec des volutes bleues au lever de pied et des émanations dans l'habitacle. Frustrant. Autre tare du moteur du à sa distribution : le refus chronique de démarrer à chaud. En dépit d'incessants réglages de carbus, de calages d'allumeur et réglages répétés des jeux de soupapes, je n'en serai jamais venu à bout. Du coté de la boite de vitesse, ce n'est pas la joie non plus. Elle est montée à l'arrière, accolée au pont, pour une meilleure répartition des masses. Soit. C'est chouette pour le circuit, mais le guidage du levier est d'une imprécision diabolique. Un acheteur potentiel de ma voiture en repartira même complètement écœuré. Décidé d'y remédier, je confie la voiture au garage..., concessionnaire réputé d'Athis-Mons, lui commandant aussi de refaire la synchro qui, bien sur, avait lâché. Et un petit réglage moteur, tant qu'on y est. Le souvenir que je garde de cette intervention est cuisant : une facture équivalant pratiquement à un mois de mon salaire de l'époque. Pas dégoûté des alfa pour autant, je rêve maintenant de GTV 2.5 V6 . Encore faudrait il que je réussisse à revendre ma bête de course...
La sinistrose a atteint son apogée lorsque j'ai réalisé que la voiture avait été assez accidentée et mal réparée... puisque l'empattement n'était pas identique des deux côtés. Je m'en étais aperçu en recherchant l'origine d'un bruit (pas facile d'en isoler un seul sur une Alfa), en fait le ressort de suspension arrière droit qui cognait dans la joue d'aile (et seulement en compression). En arrangement amiable chez COMO, j'ai échangé mon silence contre une réfection de l'embrayage, des freins et des pneus (Pirelli P6). Aujourd'hui, je ne suis pas sur que je serai aussi conciliant... |
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Faits de route |
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Rien, pas un accrochage. Il n'aurait plus manqué que ça... |